"C'est là qu'il rédigeait ses lettres à sa femme. Chacune d'elles, sans exception, contenait cette phrase : Il a fait très beau temps pendant ce voyage ou, sous quelque forme presque semblable, une semblable constatation. Et cette constatation, dans sa merveilleuse persistance, était aussi parfaitement exacte que quelque autre constatation que contînt la lettre"
Le capitaine Mc Whirr est le capitaine d'un navire à vaisseau, plutôt chanceux : dans aucune de ses tribulations en Mer de Chine, jamais il n'a rencontré de vraie tempête. Alors, le jour où le baromètre descend brutalement, où un calme plat étrange se fait voir, il ne sait pas reconnaître ce qu'il a devant lui, et fonce droit sur ce qu'il devrait contourner : un typhon.
Comment Mc Whirr, son second Mr Jukes et le chef machiniste Rout vont mener à bon port la Nan-Shan, c'est le propos de ce roman...
Vous vous en doutez, vu le sujet, il m'a beaucoup fait penser à du Jules Verne, en plus court et avec moins de détails techniques. La description de le tempête est merveilleuse de pédagogie : on reconnaît même quand on se trouver dans l'oeil du cyclone ...
Mais les passages sont très réussis ne sont pas techniques ou scientifiques : ce sont les trois personnages principaux ! Conrad en fait une description ironique et cynique. En particulier, il nous décrit les trois personnages les plus importants en montrant les lettres qu'ils envoient à leur proches. En quelques pages, le portrait est dressé !
D'autres choses m'ont moins plu. C'est un peu trop court, ce qui fait que la tempête semble brutale, mais n'évolue plus vraiment dès qu'elle atteint son paroxysme. Verne m'a habituée à des descriptions plus précises.
Et il y a un fond de racisme latent anti-chinois qui ... m'a mise mal à l'aise. On sent fort le colonialisme de l'Angleterre victorienne !
Lu dans le cadre du challenge victorien
Lu avec les frogs !