" 'The old whore can be beautifull,' he said. 'Despite everything.' "
J'ai découvert Brent Weeks à l'occasion du Salon du Livre, où il faisait des dédicaces ; j'ai trouvé qu'il avait une bonne tête ; la quatrième de couverture de son livre me tentait ... J'ai acheté et lu le premier tome de cette trilogie (encore une trilogie ! On se croirait dans des dissertations de philo, tous ces auteurs incapables de dire une histoire autrement qu'en trois parties ...).
"Encore la même histoire !", c'est plus ou moins ce que j'ai pensé en fermant ce roman : encore un héros que l'on découvre petit garçon, pauvre et n'ayant que sa gentillesse pour lui ! Encore un héros qui va se découvrir plein de pouvoirs ! Et qui va encore s'en servir pour intervenir dans les affaires du monde...
Pourtant, ça démarrait bien : Azoth est un petit garçon misérable, vivant dans une guilde, ou plutôt une mafia, qui l'exploite à voler et à mendier, tremblant de crainte à chaque instant, pour lui, pour son ami Jarl et surtout pour sa petite amoureuse de 6 ans Doll Girl (à qui on devine une future carrière de prostituée). Et Azoth se prend d'une admiration folle pour un tueur, Durzo Blint, un assassin extraordinaire, qui jamais ne rate sa cible (un peu comme Victor Maynard, en fait, mais en moins anglais et en plus sexe), et qui lui, ne doit jamais avoir peur.
Il parvient à se faire prendre comme apprenti par Durzo, à une seule condition : qu'il oublie ses amis, et les laisse à leur triste avenir. Chose plus difficile à faire qu'à dire pour le petit garçon plein de coeur..
J'ai beaucoup accroché au début, en particulier pour la caractéristique que j'aurais le moins imaginer me plaire : la violence. Le monde dans lequel vivent Durzo et Azoth n'est pas tendre, et, pour une fois, cela se voit. C'est une chose qui différencie cette série de la plupart des autres séries de fantasy que j'ai pu lire, et ça rend l'univers plus réaliste et crédible. Certains passages m'ont en particulier rappelé Slumdog Millionaire.
Puis, au fur et à mesure que l'histoire progresse, j'ai perdu tout intérêt pour les aventures d'Azoth, sans doute parce que le héros manque singulièrement de caractère. Je n'en avais plus rien à faire de son amour pour Baby Doll (je devine déjà que le dernier chapitre de la trilogie nous montrera Baby Doll et Azoth en train de regarder grandir leurs enfants dans un pavillon champêtre), ni de l'avenir de leur royaume (je parie que Logan, ami d'Azoth et héritier légitime du royaume, n'est pas vraiment mort et qu'il reviendra reprendre l'épée et sauver son pays des méchants envahisseurs).
Dommage, cette plongée dans la plèbe promettait !
Lu en VO !