"I began turning into wind the moment that you promised me to Artemis."
Je poursuis (dans les larmes) ma découverte de l'oeuvre de Rachel Swirsky, avec A memory of wind.
Cette nouvelle est une longue lettre d'Iphigénie à son père, Agamemnon. Celui-ci, ainsi Ménélas, Ulysse, Achille et les autres, est coincé à Aulis, incapable de rejoindre les côtes de Troie pour guerroyer. Il demande l'avis du devin Calchas, et la sentence tombe comme un coup de massue : c'est Artémis qui retient les vents, par colère contre Agamemnon et pour pardonner, elle réclame une amende. Le sang d'une jeune vierge, et de quelle vierge s'agit-il, si ce n'est de sa fille Iphigénie ?
A partir du moment où son père accepte cet échange, Iphigénie perd ses souvenirs, d'abord l'odeur de l'olive rance et la couleur des feuilles, puis de plus en plus de choses, échappé dans le vent. Mais un souvenir lui reste, celui d'une conversation avec sa tante, la belle Hélène.
C'est splendide. J'ai fini ce récit noyée dans les larmes. Rachel Swirsky a pris ce mythe, et a donné vie aux personnages, Agamemnon tourmenté par le poids des responsabilités, homme taciturne mais plein de coeur, puant la sueur et les chevaux ; Oreste, petit garçon silencieux, sur les genoux de sa soeur ; Clytemnestre, femme un peu sèche mais pas sans tendresse, vouée à l'entretien de sa maison ; Hélène, belle et glamour autant qu'elle est sotte ; Hermione, petite fille gâtée et jalouse ; et la présence cruelle et majestueuse, purement divine, d'Artémis.
Je mets cette nouvelle sur le plan des meilleurs adaptations de mythes qu'il m'est arrivé de lire. Elle est parfaite.
Entre parfaitement dans le cadre du défi Mythes et Légendes
Lu en VO !