"He did not believe in the Gospel with more assurance than he did in the sacred justice of ecclesiastical revenues. When he put his shoulder to the wheel to defend the income of the present and future precentors of Barchester, he was animated by as strog a sense of the holy cause, as that which gives courage to a missionary in Africa or enables a sister of mercy to give up the pleasure of the world for the wards of a hospital."
Je vous avais déjà parlé de Barchester et de son clergé, dans The Barchester Towers. Je suis retournée dans ce charmant village anglais, en lisant The Warden, qui précède les Tours de quelques années.
Le roman porte sur un conflit d'ordre légal : au XVème siècle, un type a légué à l'Eglise des terres, avec pour mission de les faire fructifier et d'utiliser les rentes ainsi obtenues pour faire vivre 12 vieillards pauvres. Cependant, les terres ont gagné de la valeur au fil des siècles, au contraire de l'allocation versée aux vieillards. C'est la paie du pasteur qui s'en occupe qui a gonflé avec les ans...
Quand le récit commence, c'est Mr Harding, le "warden", qui en est le récipiendaire. Il a été placé là par son vieil ami, le bishop, dont le fils (Dr Harding, futur héros des Barchester Towers) a épousé la fille aînée de Mr Harding. L'autre fille de Mr Harding est toujours jeune fille et vit avec son père dans un affection filiale remarquable.
"You might pass Eleanor Harding in the street without notice but you could hardly pass an evening with her and not lose your heart."
Hélas pour la paisible harmonie de tous, un jeune docteur idéaliste, Mr Bold, va venir fouiller les revenus de Harding et se dire que ce n'est pas très juste, tout ça, et que Mr Harding se met dans les poches de l'argent qui devrait revenir aux douze vieillard, lesquels seront bien d'accord avec lui... Et pour compliquer l'affaire, Harding aime Mr Bold comme un fils, et Miss Harding aime Mr Bold ... tout court. D'ailleurs, il le lui rend bien et espère s'en faire épouser. Mais comment épouser la fille quand on cherche à ruiner le père ???
"The party went off as such parties do. There were fat old ladies, in fine silk dresses and slim young ladies, in gauzy muslim frocks; old gentlemen stood up with their backs to the empty fireplace, looking by no mean as confortable as they wuld have done in their own armchairs at home; and young gentlemen, rather stiff around the neck, clustered near the door, not as yet sufficiently in courage to attack the muslim frocks, drawn up in a semicircular array."
C'est délicieux, comme toujours. Le roman traite là des changements que subit l'Eglise d'Angleterre, avec la fin de ses privilèges, ainsi que du pouvoir croissant de la presse. Si le ton général est farouchement opposé au clergé, accusé d'abuser clairement de la situation, les journalistes en prennent aussi pour leur grade.
Heureusement que l'amour résiste à tout ...
Lu dans le cadre du challenge Trollope (j'essaie de rattraper mon retard...)
Et du challenge victorien
Lu en anglais