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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 15:00

Après m'être accordé un délai d'un mois (quel est l'intérêt d'avoir un blog si ce n'est pour en être le seul maître à bord ), ça y est, je déclare le challenge Dames de lettres clos.

J'avoue que quand j'ai lancé ce challenge, je ne m'attendais pas à une telle participation. Je ne fais pas d'habitude dans les chiffres, mais quand même : 43 billets ! (et encore, je suis certaine que j'en ai oublié, n'hésitez pas à me le signaler)

dame d11

Qui a eu du succès ? On observe plusieurs forces à l'oeuvre ... Le cinéma, qui nous a poussé à lire Madame de La Fayette et sa Princesse de Montpensier (chez George, Syl, Nathalia, Laeticia, Bénédicte, EstelleCalim, Anis, et moi), l'influence de George qui nous abreuvés de billets sur Sand en nous mettant l'eau à la bouche (surtout chez Sabbio, Laeticia, Syl), des livres à 2E, cette merveilleuse invention pour nous pousser à découvrir (qui publie entre autres Enfances, de Mme Rolland, La femme auteur de Mme de Genlis, Histoire de Monsieur le marquis de Cressy, de Mme Riccoboni, des extraits des lettres de Mme de Sévigné, La femme auteur, de Mme de Genlis, et les premières pages des mémoires de Marie d'Agoult).

 

souver10

 

Plus on s'avance vers le présent, plus la variété des auteurs augmente, avec une nette prédilection au XXème siècle pour ces grandes dames des lettres françaises que sont Beauvoir (Le sang des autres, Une mort très douce), Marguerite Duras (Le ravissement de Lol V Stein, L'amant) et Irène Némirovski (Ida, Suite française).

Pour avoir la totalité des billets (et vérifier que tous les vôtres y sont !), c'est là.

demois10

Au revoir, mesdames, ces mois passés en votre compagnie furent bien agréables !

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 23:14

clairedalbe.png"Je n'en puis plus, la langueur m'accable, l'ennui me dévore, le dégoût m'empoisonne ; je souffre sans pouvoir dire le remède ; le passé et l'avenir, la vérité et les chimères ne me présentent plus rien d'agréable ; je suis importune à moi-même ; je voudrais me fuir et je ne puis me quitter ; rien ne me distrait, les plaisirs ont perdu leur piquant et les devoir leur important. Je suis mal partout : si je marche, la fatigue me force à m'asseoir ; quand je me repose l'agitation m'oblige à marcher. Mon coeur n'a pas assez de place, il étouffe, il palpite violemment ; je veux respire et de longs et profonds soupirs s'échappent de ma poitrine. Où donc est la verdure des arbres ? Les oiseaux ne chantent plus. L'eau murmure-t-elle encore ?Où est la fraicheur ? Où est l'air ? Un  feu brûlant court dans mes veines et me consume ; des larmes rares et amères mouillent mes yeux et ne me soulagent pas."

 

Claire d'Albe, un court roman ou une longue nouvelle, raconte un classique triangle amoureux. Claire s'est mariée à 15 ans à un ami de son père tant chéri, âgé lui de plus de cinquante ans. Sept ans plus tard, alors qu'elle s'oblige à cultiver les vertus domestiques, à aimer son mari, et à prendre soin de ses enfants, arrive chez eux un neveu de son mari, dans toute la fraîcheur de ses 19 ans, Frédéric. Son mari ne s'inquiète pas "Frédéric aura besoin de conseils. Une femme s'entend mieux à les donner, et puis, votre âge vous y autorise. Trois ans de plus entre vous font beaucoup. D'ailleurs, vous êtes mère de famille et ce titre inspire le respect.".

books_004.jpgCe qui devait arriver arrive, bien sûr, et c'est via les lettres que Claire envoie à son amie de toujours, Elise, qu'on voit l'amour se développer entre les deux jeunes gens sages et vertueux. Mais que faire contre la force de la passion ?

 

Il faut dire les choses telles qu'elles sont : ce livre suinte le romantisme par tous les pores de ses pages. Le vrai romantisme, celui qui demande l'amour platonique (je ne recopierais pas ici les pages qui suivent la première et unique "faute" de Claire et Frédéric, c'est à pleurer, et pas de rire), tourments et passions, et surtout nature sauvage, tombeau d'un père auprès duquel épencher ses larmes.

Oh mon dieu ... Je ne dis pas que c'est un mauvais roman (c'est juste terriblement prévisible) et je suis certaine que j'aurais pleuré toutes les larmes de mon coeur en le lisant à 17 ans. Mais dix ans plus tard, ... mon regard est plus critique. Il n'y a pas la grâce de La princesse de Clèves dans les pas duquel il marche. Les descriptions de la nature sauvage si semblable aux passions semblent faibles après Lamartine. Et les personnages ... on les croirait sortis de l'Emile de Rousseau, Claire si noble et si pure - mais déjà corrompue par la société ; Frédéric sauvage et sans éducation, plein de cette vertu que ne peut justement donner que l'absence d'éducation ; M. d'Albe, paterfamilias tendre et généreux ; Elise, enfin, cette garce d'Elise qui apparait en filigrane, sage et déséchée.

Alors, ce n'est pas déplaisant à lire, c'est assez court et j'ai pris du plaisir à me replonger dans la littérature de mon enfance - non sans songer plusieurs fois à Balzac, le Lys dans la Vallée et Les mémoires de deux jeunes mariées, notament. Mais c'est de la littérature dont on peut clairement se dispenser.

 

Lu dans le cadre du challenge Dames de lettres

dame d11

Et du challenge Romantique

Romantisme

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 10:00

takeshelter.jpg

Dans le midwest américain, vit une famille heureuse. Curtis LaForche, un ouvrier travaillant dans une carrière, vit avec sa femme Samantha et ils soignent leur petite fille, Hannah, sourde. Leur quotidien est celui de nombreuses familles, la joie de vivre ensemble, les beaux-parents désagréables, les soucis d'argent pour soigner leur fille...

Mais une nuit, Curtis se met à faire des rêves atroces, d'une tempête qui dévasterait tout et dont les gouttes jaunes rendent fous hommes et bêtes, forcant Curtis à protéger sa fille à tout prix. Au réveil, le matin, Curtis est encore sous le choc de ses cauchemars et plie sa vie à se conformer à ses craintes en préparant un abris pour se protéger de la tempête. Petit à petit, des visions lui viennent même quand il est éveillé...

Est-il visionnaire ? Un Cassandre que personne n'écoute ? Ou est-il fou, la schizophrénie qui a touché sa mère le contaminant à son tour ?

Hésitant entre ces deux options, dans une famille qui frôle le délitement, dans un cadre social qui s'effondre, le film est un chef d'oeuvre. Il joue avec nos nerfs jusqu'à la fin, alors même qu'on sait que la fin ne pourra qu'être dramatique : ou la fin du monde approche, ou Curtis est fou et sera interné. Et le talent de Michael Shannon, qui passe imperceptiblement du bon père de famille rassurant et solide à l'être malade d'angoisse et de folie n'est pas pour rien dans la réussite du film. Jessica Chastaing, toute de grâce et de délicatesse, mère de famille et compagne tendre et douce, lui est un pendant parfait.

takeshelter1.jpg

Il y aurait mille choses à dire sur ce film. Sur la vision de l'Amérique profonde, de ces petites familles dans leurs pavillons, de l'amitié qui unit les foyers, mais qui abandonne bien vite celui de ses membres qui se distingue. Sur l'incompréhension que rencontre Curtis quand il parle de ses cauchemars et la manière dont il est exclu de la société. Sur la très belle relation qui l'unit à sa femme, sur cette famille douloureuse et soudée, débordant d'amour et de tendresse. Sur l'isolement qui les touche peu à peu, dans cet abris sous-terrain et sur la beauté du soleil. Sur l'immensité des espaces et la petitesse du refuge. Sur ce que Curtis fait subir à la terre, en la trouant et en la perçant, et la manière dont la nature se venge...

C'est un terrible portrait de notre société, se repliant sur sa famille, son foyer, craignant le regard et la société des hommes, et tremblant que la Nature se venge (ou pas) un jour.

 

 

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 11:51

Quelle semaine, mes amis ! Je n'ai pas eu le temps de me poser devant un ordinateur plus que quelques minutes depuis une semaine et le dernier blablatage. Je n'ai donc pas eu le temps de préparer à l'avance des billets, ni de les écrire le soir même... Il va falloir que je me rattrape ce week-end - et je vous préviens tout de suite : ça sera une semaine de cinéma !

 

En attendant, quoi de neuf sur la toile ?

 

Catherine organise un challenge Dragon 2012, qui fête le Nouvel An chinois en proposant de partir à la découverte de la littérature asiatique. On peut même ne lire que des livres qui parlent de dragons !

 

Il existe en France un être étrange, nommé Félix Libris. Félix Libris est un magicien, un magicien des mots : un lecteur à haute voix. Je l'avais découvert à l'occasion du festival de lecture à haute voix génial et déjanté qu'organise la Sorbonne. Mais il lui arrive aussi de se montrer seul en scène. Et c'est ce qu'il va faire ce printemps pour lire La femme et l'ours, de Philippe Jaenada (2 Février), La dispute de Marivaux (5 Avril), et des textes de Baudelaire, Beckett, Maupassant, Sade, Nabokov, etc. (7, 14, 21 et 28 Juin).
Les dates (et bien d'autres !) sont disponibles ici.

 

Schlabaya organise un mois de l'Europe centrale, en Mars. Le but est toujours de voyager dans ces pays, de profiter de leur littérature et de leur cinéma, de découvrir leur musique et leur gastronomie. Je ne suis pas encore sûre de participer, mais je lirai avec plaisir les billets des participants !

EuropeCentrale.jpg

 

Et sinon,l'Irrégulière relaie le concours lancé par MyBoox pour trouver des chroniqueurs de BD ; les boites des bouquinistes parisiens vont changer d'allure (moi, j'aimerais surtout qu'ils se remettent à vendre des livres !) ; Bookenstock déclare que le mois de mars sera consacré à un auteur que je ne connais pas, Nicolas Sker ; Cunéipage donne des extraits d'une interview de Michael Cunningham, consacrée aux cours de creative writing.

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 09:00

colereaubergine.jpg"Bien que, pour ma grand-mère, l'acte de nourrir le prêtre, qui lui vaudrait un bonus important au plan d'épargne mérite géré par le ciel, fût au coeur de la cérémonie, elle n'avait trouvé en dix ans aucun ministre du culte à la hauteur de ses talents culinaires."


La colère des aubergines est un recueil de nouvelles, se passant dans des familles indiennes. Chacune d'entre elle entre dans l'intimité d'un couple, d'une famille, et décrit son rapport à la nourriture. Telle femme, trompée par son mari, fait un régime drastique pour le retrouver - mais craque sur les sucreries de fête de Dîvâlî : "D'ailleurs, qui suit un régime à Dîvâlî ? Seulement les athées !" ; telle grand-mère garde sous clé les pickles qu'elle cuisine soigneusement et les donne avec parcimonie : seuls les hommes ont le droit d'en avoir tout leur soûl ; telle homme est déchiré entre les plats que lui prépare sa mère et sa femme, tous aussi mauvais les uns que les autres, mais qu'il est contraint de manger pour leur prouver son amour ; etc.


Le livre prend donc le prétexte de la nourriture pour décrire une société indienne, qui semble immuable : les mariages d'amour sont rares (et les rares se terminent mal). On choisit une femme sur sa capacité productive : à avoir des enfants, d'une part, et à satisfaire l'appétit de son époux. La famille est très hiérarchisée : à son sommet trônent les hommes adultes ; puis arrive la "mater-familias", généralement la mère de l'époux, gardienne du bon fonctionnement de la famille ; enfin les autres femmes, soumises à son autorité, et les enfants ; puis les serviteurs. J'ai presqu'eu l'impression d'une plongée dans le fonctionnement d'une société antique, grecque ou romaine !

Mais ce livre n'est pas intéressant que sur le plan sociologique, mais aussi culinaire : chacune des nouvelles est suivie d'une ou plusieurs recettes de cuisine ! En effet, chacune met en exergue quelques plats, et l'auteur nous livre les recettes de sa grand-mère ou de ses amis pour les cuisiner au mieux.
Autant vous dire que je vais prochainement faire des essais !

 

Lu pour le mois en Inde de whoopsy-daisy !

 

Et lu pour le challenge La nouvelle, de Sabbio

La nouvelle

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 16:45

Tout petit blablatage, cette semaine ...

Missbouquinaix organise un challenge dont je ne pouvais pas ne pas être (parce que je le remplirai malgré moi ...) : le challenge Lire en anglais. Et comme ma PAL déborde de livres dans cette langue, je me suis inscrite en lectrice chevronnée : 12 livres à lire dans cette langue avant le 4 Janvier 2013.

Lirenanglais.png

Et avec la photo de Shakespeare and co, ce challenge ornera magnifiquement ce blog !

 

Il y a aussi un nouveau challengs auxquels je ne m'inscris pas, comme le challenge Molière, de Sharon,

 

Sinon, Booksnob nous livre ses pensées très intéressantes sur Mansfield Park ici et , et nous donne les raisons pour lesquelles ce roman est généralement le moins aimé d'Austen ; la fermeture de Megaupload fait débat, chez Lael ; Bookenstock va consacrer son mois de Février à Mathieu Gaborit ; Rachel Swirsky présente deux nouvelles novellas et une nouvelle ; Babelio organise une nouvelle Masse Critique "En attendant la fin du monde" (et il n'y a aucun bouquin qui me tente) ; Présence du futur fait un appel à texte pour à l'occasion des 20 ans du Club : de la science fiction en 80 000 mots.

 

Et je conclus ce blablatage sur cette très jolie video, que je suis certaine que vous avez vu partout, mais dont je ne me lasse pas :

 

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 08:00

Poussiere.jpg"C'était  douceur exquise d'être nue sous l'emprise polaire de l'eau. En comparaison, le plaisir de nager en costume de bain lui parut méprisable et vulgaire. Nager seule, sous le clair de lune, était un mystère sacré qui la passionait. L'eau était amoureuse de son corps ; elle s'abandonnait, tout en y résistant, à sa mordante étreinte. Elle la subissait, bientôt elle la désira ; elle était amoureuse de l'eau. Peu à peu, elle n'en sentit plus la rigueur, mais seulement l'appui et la caresse qui suivait ses mouvements."

 

Judith a dix-huit ans et la Première Guerre Mondiale vient de se finir. Dans la maison voisine de la sienne, les amis qui ont accompagné son enfance vont revenir, quatre cousins qui étaient ses amis et qu'elle adorait : Mariella, Julien, Martin et Roddy Fyfe. Seul un manque à l'appel : Charlie, mort à la guerre. Rien ne sera plus jamais comme avant.

Que ce soit dans le passé, dans ses souvenirs, comme dans le présent, les cousins Fyfe fascinent Judith, et avec tous les dangers que cela peut comporter.

 

Quel chef d'oeuvre ! Quelle délicate poésie des sentiments humains, dans leur complexité et leurs aspérités. Quelle galerie de portrait ... Ce livre est un merveilleux romans, une merveilleuse peinture d'une jeune fille qui découvre l'amour, sous toutes ses formes, qui découvre la jalousie et la perte. Judith entre petite fille dans ce roman, vierge de tout regret et de toute blessure, et en ressort adulte, femme, et marquée par quelques cicatrices.

En le lisant, j'ai énormément pensé à Brideshead revisited. Il y a l'aspect "Cambridge" et fonctionnement d'une université anglaise dans les années 20, mais pas seulement. Je trouve que la quête de Judith pour s'imprégner de la famille Fyfe ressemble beaucoup à celle de Charles Ryder pour s'intégrer à la famille Marchmain. Ces deux familles Fyfe et Marchmain sont insaisissables, romanesques, romantiques et profondément égoïstes l'une comme l'autre.

 

J'ai été séduite par la poésie du style. Le côté très descriptif m'a effectivement fait penser à du Woolf ou du Proust, mais je trouve que Lehmann intellectualise beaucoup moins que les deux autres auteurs. Elle se laisse porter par ses sensations et ses sentiments, et cela me touche plus. Je trouve presque une touche de romantisme à la Lamartine dans ses descriptions de la nature et de la campagne anglaise. Elles me semblaient tellement ressembler à des auteurs de ce courant littéraire que j'étais surprise de les voir monter en auto !

 

Et les personnages sont si marquants ! Ils fascinent Judith, et par elle, exercent une emprise sur nous : que ce soit Jennifer, Roddy, Julien ou Martin, je ne les oublierai certainement pas !

 

Lu dans le cadre du challenge vintage sur whoopsy-daisy !

goldenvintage

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 08:00

Endi.jpg"Cette année, elle devait faire dix-sept pas depuis l'abribus jusqu'au chemin qui conduisait à la maison. Dix-huit l'an dernier. Preuve que ses jambes allongeaient."

 

Enid vit avec ses quatre soeurs dans une vieille maison au bord de l'Atlantique. Il y a Charlie, l'aînée, sérieuse et raisonnable. Bettina, une adolescente idiote et ricannante. Geneviève, qui conserve jalousement un secret - pas facile dans une maison de filles. Et Hortense, qui écrit son journal intime et cherche à le préserver à tout prix. Pas de parents : ils sont morts depuis 18 mois, et les jeunes et petites filles grandissent sous la houlette de Charlie et de son fiancé, Basile.

 

Une nuit d'orage, l'immense sycomore est arraché et se retrouve tête en bas, racine en l'air, dans le puit du jardin. Hélas, qu'est-il advenue de la petite chauve-souris qui y nichait ? Et pourquoi entend-on maintenant des gémissements plaintifs les soirs de vent, comme si un fantôme était revenu hanter la villa ?

Ses soeurs n'y prêtent pas garde, mais la petite Enid est bien décidée à mener l'enquête !

 

C'est un roman adorable que celui là ! La petite famille Verdelaine est si sympathique et chaleureuse que lire ses aventures ne donne qu'une envie, chausser ses chaussons et les rejoindre dans le salon, pour écouter le feu craquer et les gamines se disputer comme seules des soeurs savent le faire.

C'est un roman qui m'a énormément rappelé Les quatre filles du Docteur March : l'amitié entre soeurs - et les conflits, les soeurs de caractères si différents, la maison, la difficulté de vivre sans les parents (ou sans le père) et la débrouillardise nécessaire pour y survivre. Et Les quatre filles du Docteur March étant un de mes romans préférés, vous comprendrez que je me suis glissée dans celui là avec bonheur.

 

Il me reste mes trois autres livres consacrés à ces quatre soeurs à lire : vous entendrez très prochainement parler de la famille Verdelaine !

 

Lu dans le cadre du challenge Dames de lettres - catégorie XXIème siècle

dame d11

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15 janvier 2012 7 15 /01 /janvier /2012 15:29

Chienduheaume.jpg" - Ton nom ? Voilà une drôle de quête, lança l'homme sans s'émouvoir. ET pourquoi crois-tu le trouver chez moi ?

- Je ne l'ai pas trouvé nulle part ailleurs, et il doit bien se cacher quelque part, dit Chien."

 

Dans un Moyen-Âge rude, froid et violent, ce roman raconte l'histoire d'une mercenaire d'une vingtaine d'années, à la recherche de son passé et de son nom. Elle ne connait que celui que son père lui a donné, Chien du Heaume, quand elle parcourait les routes et les bois à ses côtés. Elle n'a aucun souvenir de son enfance ni de sa famille.
Mais grâce à la hache qu'elle porte à son côté, elle retrouve le chemin qui mène vers son passé. Ce faisant, elle fait plein de belles rencontres et se forme une famille de coeur.
C'est un superbe roman initiatique. Chien évolue au fil de son histoire, au fil de ses rencontres. Elle apprend à aimer, elle apprend à ne plus être seule : comme un chien qui trouverait une meute. Les personnages, la principale comme les secondaires, sont bien construits, avec une part de nostalgie et de tristesse qui me plait beaucoup.
Le style mêle langage moderne et expressions plus anciennes. Ainsi, par exemple "Je l'ai épousée parce qu'elle est la seule rejetonne de sa famille. Ses parents n'ont plus d'ost pour protéger leur domaine. Pourtant, ce sont de belles terres, Chien, grasses et lourdes. Alors, comme leur fief était vacant, j'ai préféré le prendre par l'anneau plutôt que par l'acier. Voilà pourquoi j'ai marié cette petite femelle, plutôt que de mener grand tapage contre sa parenté."

Et puis, après toute cette poésie empreinte de nostalgie et d'une certaine forme de tristesse, il y a l'index, qui nous donne la définition de certains termes, mais surtout nous montrent un autre visage de l'auteur, avec un humour ravageur : "Norois : le nom 'viking' ne désignant que les envahisseurs en tant que tels, c'est ainsi qu'on les appelle quand on est polis, ou en face d'un Danois d'un mètre quatre-vingt douze, donc." ou "Cruor : Sang, boyaux, tripes, tout ce qui sort d'un animal fraichement abattu. Bref, tout ce que votre chat laisse en cadeau sur votre paillasson après avoir attrapé une souris, un rat, un oiseau..."

 

Lu dans le cadre du challenge Dames de lettres, catégorie XXème siècle.

dame d11

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 12:51

ThePianoJaneCampion.jpgAngleterre - période victorienne. Une femme, Ada, muette depuis l'enfance, ne s'exprime que par son piano, dont elle joue avec talent et émotion. Son père la marie à un homme vivant au delà des mers, en Nouvelle-Zélande, sans qu'elle n'ait jamais vu que sa photo.

Elle part pour cette terre sauvage et ce mari inconnu, Alistair, avec sa fille (est-elle veuve ? Fille mère ?) et ses biens, ses crinolines, ses chapeaux et son piano. Arrivée sur une vaste plage, elle attend une nuit, avant que Alistair, son ami Baines et les porteurs indigènes ne parviennent à elle. Ses nombreuses caisses sont embarquées, mais le piano reste sur la plage : il n'y a pas assez de porteurs.

Dès cette première rencontre, une méfiance nait entre Ada et Alistair : elle ne lui pardonne pas d'avoir laissé son piano, son moyen d'expression ; il ne comprend pas cette femme si peu adaptée à la vie locale, et si étrange, sauvage, comparée aux autres femmes du village.

thepiano1.jpg

Mais Baines, l'ami, le blanc qui s'accoquine avec les maoris, est fasciné par Ada, son regard sombre et ses ses cheveux bien coiffés. Il récupère le piano, l'achète à Alistair avec une terre, et le revend, touche par touche à Ada, en échange de séances de piano sensuelles...

 

C'était la seconde fois que je voyais ce film et j'en connaissais l'histoire - même si certaines scènes m'ont encore semblées insoutenables. Je me suis donc perdue dans  la beauté de l'image, de cette nature sauvage, de la musique enchantée au piano, de la beauté marquée des corps et des visages, Ada, Alistair, Bairnes. Certaines scènes sont d'une beauté suréaliste, comme la vue de ce piano gisant abandonné sur une plage aux vagues immenses, la grâce d'Ada jouant passionnément sur ce piano et sur cette même plage.

thepiano2.jpg

C'est une splendide histoire sur la manière de communiquer, sur tout ce qui peut se dire et qui ne passe par les mots, mais par les sons, la sensualité et l'émotion. Entre la société victorienne, froide et restreinte, et la société maori, où tout est communication, jusqu'aux tatouages sur les visages. Et Ada ne se sort de la première qu'en refusant le mode de communication "normal" : la parole.

Il y a une beauté monstrueuse dans le fait de superposer une époque victorienne raffinée et guindée et cette nature sauvage, immense, envahissante, sublime et boueuse. Ces hommes, ces femmes anglais ne semblent que des pustules sur le dos d'une forêt à laquelle les maoris appartiennent. Hélas, le "progrès" est en marche ...

thepiano3.jpg

Et ce piano participe à la juxtaposition surréaliste (quoi de plus complexe qu'un piano - si ce n'est une crinoline ?), et en même temps, à une réalité plus profonde : en créant de la beauté, en partant chercher au plus profond de ses émotions, Ada lui donne une place dans cette nature sauvage.

 

 

Vu en visionnage commun avec ma chère Sabbio. D'autres films à venir ...

JaneCampion2

 

Et vu dans le cadre du challenge Back to the past !

backtothepast

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20 Janvier 2013

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Mars 2013

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Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

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 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

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