"He has no tact and no manners - I don't mean by that that he has bad manners - and he will not keep his opinions to himself."
NB : ne jamais essayer de rédiger un billet six mois après avoir lu le livre, ça ne marche jamais très bien. Mais bon, essayons et voyons si ce livre que j'ai beaucoup aimé m'a laissé suffisamment de souvenirs.
A room with a view raconte l'éveil à la vie et aux sens d'une petite jeune fille anglaise, Miss Lucy Honeychurch. Deux acteurs vont contribuer à sa formation : l'Italie, Florence tout particulièrement, et un jeune homme tout ce qu'il y a de plus viril, George Emerson. La rencontre de Lucy et de ces deux acteurs va se faire concomitamment : la chambre d'hôtel à Florence de Lucy et de sa duègne n'ayant pas "la vue" sur la ville, George et son père vont proposer un échange, permettant aux deux femmes de bénéficier de cette vue si importante.
Une première rencontre sous le sceau de l'inconvenance, suivie de nombreuses autres, où George, aidé par la chaleur, et la violence de la ville italienne, va peu à peu faire découvrir à la jeune femme des aspects inconnus de son être.
La seconde partie se passe en Angleterre, et en présence d'un être fort désagréable : Sir Cecil, le fiancé de Lucy. Ce dernier est tout ce que George n'est pas : convenable, plein d'esprit, efféminé, triste à mourir, et snob, oh mon dieu !
Et par le plus grand des hasards (ou une intervention de l'auteur ?), ces trois êtres vont se trouver en contact, George Emerson venant s'installer à côté de chez Lucy...
"But for it, she would have avoided George Emerson successfully. In an open manner he had shown that he wished to continue their intimacy. She had refused, not because she disliked him, but because she did not know what had happened, and suspected that he did know. And this frightened her.
For the real event - whatever it was - had taken place, not in tyhe Loggia, but by the river. To behave wildly at the sight of death is pardonable. But to discuss it afterwards, to pass from discussion into silence, and through silence into sympathy, that is an error, not of a startled emotion, but of the whole fabric."
C'est un roman que j'ai énormément aimé. Je m'attendais à une histoire qui me plaise - j'avais adoré le film qui en a été tiré. Mais j'ai été surprise par la finesse psychologique d'EM Forster, en particulier dans la manière dont il décrit les émotions que ressent Lucy. J'ai beaucoup aimé voir se développer en elle le sentiment amoureux, à son insu.
J'ai beaucoup aimé l'ambiance de ce roman, l'Italie chaude et vénéneuse, l'Angleterre fraiche et pure, avec une forme d'innocence qui rend la présence du blasé Sir Cecil encore plus insupportable.
Les personnages secondaires (la mère, le frère, ou les diverses vieilles filles) sont très réussis, donnant une touche humoristique à un roman qui sans cela risquerait d'être un peu lourd.
Finesse psychologique, construction adroite et humour : voici trois raisons pour lesquelles je continuerai à lire cet auteur !
Lu dans le cadre du Mois anglais chez Lou, Titine et Cryssilda
Dans le cadre du challenge God save the livres
Et dans le cadre du challenge La littérature fait son cinéma
Et dans le cadre du challenge de littérature edwardienne sur whoopsy-daisy !