« Il y avait un homme qui s'appelait Thorvaldr, fils d'Asvaldr, fils d'Ulfrn fils de Thorir aux bœufs. Thorvaldr et Eirikr le Rouge quittèrent le Jadarr pour cause de meurtre. »
La saga d'Eirikr le Rouge m'a été offerte par Sabbio lorsqu'elle a appris ma curiosité à l'endroit de la mythologie nordique. C'est un livre assez court, composé de plusieurs chants de quelques pages chacun.
De mythologie, il n'en est pas vraiment question ici, puisque les récits racontent des événements réels, qui se sont produit aux alentours de l'an mille et ont touché (ou ont été provoqués par) Eirikr le Rouge et sa famille.
De qualité littéraire, il sera ici peu question, car elles sont inexistantes ou presque. Les auteurs anonymes se contentent de répéter les faits tels qu'ils se sont passés, sans enjolivements ni ornementation. On est loin du style emprunt de fantastique des textes irlandais, ou des répétitions à rallonge qui font la beauté des textes d'Homère.
Mais qu'y-a-t'il besoin d'enjoliver ? L'histoire en elle même est fantastique : il y a plus de mille ans, ces hommes avaient établi une immense communauté entre les mers. Ils étaient capables de naviguer entre la Norvège, le Groenland, l'Irlande et l'Islande durant une année, se fixant ça et là dans quelque ferme avant de repartir au printemps.
C'est aussi l'histoire d'une conquête, celle des premiers européens qui ont traversé l'Atlantique et on découvert les côtes du Canada. Celle de rencontres (pas vraiment pacifistes) avec les hommes qui vivaient là bas.
C'est la description d'un peuple tout à fait exotique, très loin des peuples latins ou grecs. Un peuple rude, habitué à des conditions de vies extrêmes. Mais un peuple où l'égalité entre les hommes et les femmes était une réalité, où la religion chrétienne s'installe avec douceur, et où l'entraide est à la base de la société.
Une lecture un peu difficile (les noms sont vraiment très étranges, et ils portent tous le même!), mais vraiment instructive et intéressante.
Lu dans le cadre du challenge Mythologie Scandinave.