Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 08:39

au-bonheur-des-dames_couv.jpg"C'était, au fond du hall, autour d'une des colonettes de fonte qui soutenait le vitrage, comme un ruissellement d'étoffe, une nappe bouillonnée tombant de haut et s'élargissant jusqu'au parquet. Des satins clairs et des soies tendres jaillissaient d'abord : les satins à la reine,, les satins renaissance, aux tons nacrés d'eau de source ; les soies légères aux transparences, aux transparences de cristal, vert Nil, ciel indien, rose de mai, bleu Danube."

Je ne sais pas si vous savez, mais la BBC a sorti une adaptation d’un roman bien de chez nous : Au Bonheur des Dames, de Zola. Et, comme tout ce que fait cette vénérable maison, cette mini-série (que je n’ai pas encore finie de regarder) est un délice. En tout cas, sur whoopsy-daisy, on a adoré suivre les aventures de Denise et Mr Moray (oui, l’histoire a été anglicisée). Et on a tellement aimé qu’on a décidé de relire cette merveilleuse histoire.  Le seul Zola qui ressemble à un conte de fées, on ne peut pas passer à côté, non ?


C’était la quatrième ou cinquième fois que je le relisais : je me souvenais assez bien de l’histoire. Denise, une petite provinciale, qui débarque à Paris avec ses deux jeunes frères. Cherchant un travail de vendeuse, elle finit par être embauchée dans le magasin qui monte dans le quartier, dans Paris, dans la France : Le Bonheur des Dames.

Le magasin de nouveautés, tenu de main de maître par Octave Mouret, séducteur, intelligent, brillant, grignote peu à peu le pâté de maisons, comme un ogre affamé. Autres boutiques, clientes, rien ne résiste à son appétit et à son charme enchanteur. Grâce au Bonheur, grâce à Mouret, on n’achète plus ce dont on a besoin, mais ce dont on a envie, ce que Mouret à réussi à nous faire désirer.


"Puis, venaient des tissus plus forts, les satins merveilleux, les soies duchesse, teintes chaudes, roulant à flots grossis. Et, en bas, ainsi que dans une vasque, dormaient les étoffes lourdes, les armures façonnées, les damas, les brocarts, les soies perlées et lamées, au milieu d'un lit profond de velours, noirs, blancs, de couleur, frappés à fond de soie ou de satin, creusant avec leurs tâches mouvantes un lac immobile où semblaient danser des reflets de ciel et de paysage."


Double roman, où on suit plein d’espoir et de bonheur l’amour naître et croître entre Octave et Denise, et où on voit le génie de Mouret faire naître les ruines autour de lui. C’est dans les charniers que poussent les plus belles fleurs, et la passion amoureuse d’Octave pour Denise en est une…

Encore une fois, j’ai adoré ce roman. C’est un des livres les plus aboutis de la littérature française : la double histoire, la pulsion de vie qui déborde de chacune des pages, le style enchanteur sont simplement parfaits. J’aime énormément Denise : il est impossible de ne pas s’identifier à elle, douce et timide enfant, sur la réserve, mais capable d’emportement quand sa passion la dépasse. De la même manière qu’il est impossible de ne pas tomber sous le charme d’Octave, d’être prise dans les rets de sa séduction vénéneuse ni d’être touchée par sa passion, son désir grandissant pour Denise (mon dieu, les dernières pages du Bonheur me font plus d’effet que tous les Fifty Shades of Grey imaginables).


"Des femmes, pâles de désirs, se penchaient comme pour se voir. Toutes, en face de cette cataracte lâchées, restaient debout, avec la peur sourde d'être prises dans le débordement d'un pareil luxe et avec l'irrésistible envie de s'y jeter et de s'y perdre."

 

Des Rougon-Macquart, Le Bonheur des Dames est le roman de la pulsion de vie. Désir d’Octave pour Denise, désir de croissance du magasin, désir des clientes pour la sensualité des tissus, désir de Colomban pour Clara : ce roman est le roman de la libido. Sans qu’il y ait un mot cru ou osé, c’est un hommage à la sexualité de la femme : il est parsemé de descriptions qui, sous le couvert de tissus, de dentelles de la couleur d’une gorge de jeune fille, de soies rougissantes, montrent le désir de la femme.

A côté du magasin et de son dynamisme, les autres marchands apparaissent étriqués, vieillis, affaiblis. Même Geneviève, dont la jeunesse et la position devraient faire le pendant de Denise, perd peu à peu ce qui fait d’elle une femme.  Il n’y a plus de sang, plus de vigueur de ce côté de la rue. Le sang s’est transformé en sève végétale et sans la libido du Bonheur, les Baudu sont voués à mourir.

En quelques mots, en quelques comparaison, en quelques magnifiques descriptions, Zola montre à la fois un Paris qui change, du Paris moyen-âgeux au Paris Haussmannien, et une philosophie de vie : vivre, c’est se battre, c’est avancer toujours, c’est être du côté du cœur qui s’affole sous le désir.

 

Lu dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

Defi-Emile-Zola

Partager cet article
Repost0
15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 09:49

NorthangerAbbey.jpg"But Catherine did not know her own advantages; did not know that a good-looking girl with an affectionate heart, and a very ignorant mind, cannot fail of attracting a clever young man, unless circumstances are particularly untoward."

Quelques mots rapides au sujet de ce roman que j'ai relu dans le cadre du Jane Austen Summer sur whoopsy-daisy. J'ai toujours beaucoup de mal à parler des romans que j'ai aimés : ou je leur consacre un roman, ou que quelques motspour dire à quel point je les ai aimés.


Catherine Morland est l'héroïne de Northanger Abbey. Pourtant, rien ne la distingue : elle est issue d'une famille nombreuse, relativement aisée, sans rouler sur l'or. Elle n'est pas très jolie, n'est pas très intelligente, n'est pas particulièrement gentille ou prévenante. Si on devait la décrire, deux traits de caractère viendraient immédiatement à l'esprit : la naïveté d'une gamine qui n'est jamais sortie de sa campagne, et un amour immodéré pour les romans, surtout les romans gothiques et leurs rebondissements affreux.

Emmenée par une voisine à Bath, Catherine rencontre Tilney, un jeune homme gentil et brillant, mais dont le principal intérêt réside dans la demeure familiale : Northanger Abbey. Alors, quand Catherine est invitée à y séjourner, elle met à profit ses lectures gothiques et entre dans le mystère. De quoi est morte la mère de Tilney, épouse du redoutable Général Tilney ? Pourquoi le secrétaire de sa chambre peine à s'ouvrir ? Et qu'est ce que ces pages blanches, couvertes d'une écriture serrée, qui lui tombent dans la main alors même que sa chandelle s'éteint ?

 

"Mrs Allen was one of that numerous class of females, whose society can raise no other emotion than surprize at there being any men in the world who could like them well enough to marry them."

 

Je crois que c'est le roman de Jane que je préfère, Orgueil et Préjugés mis à part. J'aime la naïveté de Catherine, sa manière de voir le mal nulle part - ou partout. J'aime son amour des romans, son bovarysme effréné. J'aime Tilney et son esprit brillant, avec lequel il met gentiment en boîte la jeune fille. J'aime les déclarations d'amour à la littérature, même la médiocre, même la mauvaise, au plaisir de lire et de partir pour un autre univers que Jane Austen célèbre dans ce roman.

J'aime les méchants, pas vraiment méchants, d'ailleurs, juste très bêtes et égoïstes. J'aime la description de l'Abbaye dans les yeux de Catherine, ses couloirs sombres donnant sur des pièces claires et modernes.

 

Ah oui, c'est un de mes Jane Austen préférés !!

 

Lu dans le cadre du Jane Austen Summer

JaneAustenSummer

Lu en anglais.

Lirenanglais

Partager cet article
Repost0
6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 08:00

Persuasion.jpg"Your father and mother seem so totally free from all those ambitious feelings which have led to so much misconduct and misery, both in young and old!"

 

J’ai profité de la lecture commune de Persuasion sur whoopsy-daisy pour relire ce roman de Jane Austen. Ce roman a longtemps fait partie de mes préférés : Anne Elliott est une jeune femme qui est passée de l’autre côté de la barrière sans s’être mariée. Elle est en train de s’aigrir et de devenir une vieille fille dévouée à sa famille. Pourtant, elle aurait pu être heureuse : huit ans auparavant, elle avait vécu une idylle avec un jeune marin, Wentworth, mais sa marraine et bonne amie, Lady Russell, l’avait découragée d’accepter l’offre de mariage du jeune homme, trop pauvre pour la fille de Sir Elliott.

Mais Anne n’a pas réussi à oublier le jeune homme.

 

Quand la situation financière de son père devient si précaire qu’il doit louer la demeure familiale, qui se présente comme locataire ? La sœur de Wentworth et son mari, l’amiral Croft. Anne et Wentworth vont donc se retrouver pour la première fois en contact, leurs situations étant totalement changées : Wentworth est maintenant capitaine, a réussi et devient un parti tout a fait acceptable. Anne, en revanche, est plus âgée, a perdu la fraîcheur et la gaieté de la jeunesse.

 

"A few months hence, and the room now so deserted occupied but by her silent, pensive self, might be filled again with all that was happy and gay, all that was glowing and bright in prosperous love, all that was most unlike Anne Elliott."

 

Ce roman est, comme tous les romans de Jane Austen, un régal. Ce régal là a une saveur un peu plus automnale que les autres, sent les regrets et la jeunesse qui s’éloigne. Aux autres, aux Miss Musgrove, la gaieté et l’insouciance de la jeunesse. Anne et Wentworth sont des êtres qui ont un passé, des souffrances, des griefs, ce qui teinte le roman de nostalgie. Mais voir cet amour renaître (Ahhhhhhh, la lettre …), n’est ce pas encore plus beau ?

 

Comme dans les autres romans de Jane Austen, il y a cet humour dévastateur : à travers Sir Eliott et sa fille aînée, elle nous dresse le portrait de snobs ridicules que Molière n’aurait pas renié. Sir Eliott ne juge les gens qu’à leur apparence physique – et leurs titres. A cinquante ans, il se comporte comme un adolescent orgueilleux.

Les autres personnages sont vus avec une plus grande bonté. Même si la sœur benjamine, Mary, est une insupportable hypocondriaque égoïste, on perçoit la tendresse fraternelle que Anne lui porte à travers les pages. Et Jane fait encore preuve d’une faiblesse (coupable) envers les militaires, sa description de la marine britannique n’ayant rien à envier aux films publicitaires de l’armée présentés lors de la JAPD !

 

Mais voilà, cette relecture a peut-être été la relecture de trop. Ou je n’étais pas dans le bon mood. Anne m’a agacée au possible et a épuisé le peu de patience que j’ai pour les personnages principaux en mode « victime ». Par peur du conflit ?, elle cède toujours aux injonctions des uns et des autres, se sacrifie. Parfois elle est la seule à en souffrir – et c’est son problème ; mais souvent, d’autres pâtissent aussi de cette incapacité à expliquer à ceux qui abusent et bien, qu’ils abusent.

Wentworth aussi m’a agacée : la manière dont il dragouille les filles Musgrove, sans éprouver de sentiments pour elles, me gêne. Ce n’est pas digne d’un héros de Jane Austen, non ?

 

Bref, une très légère déception …

 

Lu dans le cadre du My Jane Austen summer, chez whoopsy-daisy

JaneAustenSummer

Lu en Anglais

Lirenanglais

Partager cet article
Repost0
30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 15:20

Pour la suite de la semaine irlandaise, je vous laisse avec un poème, d'un irlandais que je vénère : WB Yeats. Yeats a écrit au début du XXème siècle, mêlant poésie classique, mythologie et un aspect plus symbolique. Mêlé au coeur des événements de la libération de l'Irlande, il a chanté les Pâques sanglantes et a inventé ce vers sublime pour désigner cette révolution : "A terrible beauty is born."

 

Mais c'est un autre poème que je voudrais vous faire partager :

 

If I make my lashes dark

And the eyes more bright,

And the lips more scarlet,

Or ask if all be right

From mirror after mirror,

No vanity's displayed :

I'm looking for the face I had

Before the world was made

 

What if I look upon a man

As though on my beloved,

And my blood be cold the while

And my heart unmoved ?

Why he should he think me cruel

Or that he is betrayed ?

I'd have him love the things that was

Before the world was made.

 

Lu dans le cadre de la Semaine Celtique !

semaineirlandaise2

Partager cet article
Repost0
6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 09:47

Ronsard, j’ai vu l’orgueil des colosses antiques,
Les théâtres en rond ouverts de tous côtés,
Les colonnes, les arcs, les hauts temples voûtés,
Et les sommets pointus des carrés obélisques.

J’ai vu des empereurs les grands thermes publiques,
J’ai vu leurs monuments que le temps a domptés,
J’ai vu leurs beaux palais que l’herbe a surmontés,
Et des vieux murs romains les poudreuses reliques.

Bref, j’ai vu tout cela que Rome a de nouveau,
De rare, d’excellent, de superbe et de beau:

 

Mais je n’y ai point vu encore si grand chose

Que cette Marguerite, où semble que les cieux,
Pour effacer l’honneur de tous les siècles vieux,
De leurs plus beaux présents ont l’excellence enclose.

 

Le thème du challenge Mille ans de littérature, organisé par Bookine, est cette semaine La Pléiade et Montaigne. C'est vers les poètes de la Pléiade que je me suis tournée, car les souvenirs qu'ils me rappellent sont doux et plein de saveur.

Mes grands-parents habitent dans un village près de Tours, et, quand je vais les voir, une des promenades récurrente est la visite du Prioré Saint-Côme, à Tours. C'est l'endroit où vécu Ronsard, et où ne restent maintenant que les ruines d'une abbaye gothique, et un merveilleux jardin de roses. C'est entre ces pierres et ces fleurs que j'ai annonné les poésies de Ronsard pour la première fois, et, à chaque fois que je pense à ce poète, c'est l'odeur des roses qui me vient en premier...

DSC02490.JPG

Mais ce n'est pas de Ronsard que je veux vous parler ce matin, mais d'un de ses amis, Joachim du Bellay, et de son recueil Les Regrets. Joachim du Bellay est un fils d'une noble famille angevine ; ami de Ronsard, il est un des fondateurs de la Pléiade, groupe de poètes réunis pour défendre la langue française et lui donner ses lettres de noblesse.

Poète donc, mais également diplomate, il accompagne son oncle à la cour pontificale de Rome. Il part plein d'entrain, joyeux à l'idée de découvrir l'Italie et ses Antiquités. Mais, hélas, c'est la nostalgie, le spleen, le mal du pays qu'il trouve, et qu'il chante dans Les Regrets.

Bien sûr, Heureux qui comme Ulysse est le plus célèbre de ces poèmes, celui qu'on a tous appris au moins une fois à l'école. Mais d'autres poèmes romantiques avant l'heure m'ont séduite dans ce recueil. Quel équilibre parfait dans le sonnet ! Quelle grâce dans l'alexandrin ... Je ne m'en lasse pas.

 

 

 

XIII

"Si les vers ont été l’abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l’appui de ma vieillesse,
S’ils furent ma folie, ils seront ma raison,  


S’ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,
S’ils furent mon venin, le scorpion utile
Qui sera de mon mal la seule guérison."

 

DSC02484.JPG

XIX

Je me promène seul sur la rive latine,
La France regrettant, et regrettant encor
Mes antiques amis, mon plus riche trésor,
Et le plaisant séjour de ma terre angevine.

Je regrette les bois, et les champs blondissants,
Les vignes, les jardins, et les prés verdissants
Que mon fleuve traverse: ici pour récompense

Ne voyant que l’orgueil de ces monceaux pierreux,
Où me tient attaché d’un espoir malheureux
Ce que possède moins celui qui plus y pense.

 

DSC02477.JPG

 

XXXIX

J’aime la liberté, et languis en service,
Je n’aime point la cour, et me faut courtiser,
Je n’aime la feintise, et me faut déguiser,
J’aime simplicité, et n’apprends que malice :

 

Je n’adore les biens, et sers à l’avarice,
Je n’aime les honneurs, et me les faut priser,
Je veux garder ma foi, et me la faut briser,
Je cherche la vertu, et ne trouve que vice :

Je cherche le repos, et trouver ne le puis,
J’embrasse le plaisir, et n’éprouve qu’ennuis,
Je n’aime à discourir, en raison je me fonde :

J’ai le corps maladif, et me faut voyager,
Je suis né pour la Muse, on me fait ménager :
Ne suis-je pas, Morel, le plus chétif de monde ?

 

DSC02489.JPG

 

LXXIX

 

Je n’écris point d’amour, n’étant point amoureux,
Je n’écris de beauté, n’ayant belle maîtresse,
Je n’écris de douceur, n’éprouvant que rudesse,
Je n’écris de plaisir, me trouvant douloureux :

 

Je n’écris de bonheur, me trouvant malheureux
Je n’écris de faveur, ne voyant ma princesse,
Je n’écris de trésors, n’ayant point de richesse,
Je n’écris de santé, me sentant langoureux :

Je n’écris de la cour, étant loin de mon prince,
Je n’écris de la France, en étrange province,
Je n’écris de l’honneur, n’en voyant point ici :

Je n’écris d’amitié, ne trouvant que feintise,
Je n’écris de vertu, n’en trouvant point aussi,
Je n’écris de savoir, entre les gens d’Église.

 

(Re)lu dans le cadre du challenge Mille ans de littérature française !

100ans

Partager cet article
Repost0
12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 09:01

JaneEyre"I like to serve you, sir, and to obey you in all that is right."

Jane, ahhhhhh, Jane ... C'est toujours un plaisir de relire Jane Eyre. J'aime retrouver les personnages de cette histoire, Betty, Mrs Fairfax, Adèle (qui me rappelle, beaucoup trop, certaines des petites filles que j'ai parfois pu rencontrer ...), même la noble et majestueuse Blanche Ingram.

J'aime Rochester, cet homme passioné, bouleversé, plein de contradictions et portant en lui des blessures profondes. Je l'aime encore plus que la petite Jane Eyre, presque trop pure, trop gentille, trop absolue, tellement jeune !

 

Est-il besoin de rappeler l'histoire ? Jane Eyre est une orpheline de père et de mère, élevée chez une tante odieuse puis dans une institution dure et cruelle pour jeunes filles nécessiteuses. A 18 ans, elle quitte l'Institution Lowood et prend un poste de gouvernante chez Mr Rochester, à Thornfield Hall, où elle s'occupe de sa pupille, Adèle Varens. Rochester est un homme désagréable, piquant, parfois agressif, mais Jane est malgré tout heureuse, entourée de ces gens fondementalement bons. Cependant, un mystère rode dans la demeure : des feux s'allument en pleine nuit, des gens se font agresser sauvagement dans leur lit, et un rire démoniaque retentit parfois. S'agit-il de Grace Poole, une servante exilée dans une des pièces les plus éloignées du chateau ?

Jane tombe petit à petit amoureuse de son maître, malgré ses rugosités et ses piques. Et tout laisse à croire que cet amour pourrait bien être partagé.

 

Ce roman a tout pour plaire : une passion amoureuse contrariée ; des personnages forts et attachants ; des décors romantiques (la bruyère dans le brouillard, le chateau mystérieux, des salons chaleureux). Comment peut-on ne pas aimer Jane Eyre ? Cette petite jeune fille même pas belle, et soumises à de multiples épreuves ? Comment peut-on ne pas aimer Rochester, cet homme qui veut vivre malgré tout, malgré un passé peu reluisant ?

 

Bien sûr, ce roman a des défauts. Sa fin, déjà, pour commencer, comme si le bonheur parfait n'existait pas, et qu'il fallait que les deux héros paient leur orgueil et leur ubris. Pourquoi les faire souffrir ? Pourquoi leur accorder ce demi-bonheur ?

La présence de la religion me pèse aussi (peut-être est-ce pour cette raison que je préfère Rochester à Jane) : Jane est très croyante et chacun de ses gestes est empli d'une morale protestante assez rigide. Bien sûr, elle n'est pas la plus sectaire (la palme revenant bien sûr à St-John Rivers, avec Helen Burns juste après), mais elle serait aujourd'hui qualifiée de grenouille de bénitier !

Heureusement que Rochester rattrape tout cela !

 

De plus, c'est un roman extrêmement moderne : Jane est une féministe avant l'heure, qui souhaite à tout prix être indépendante, qui proclame que les femmes ont autant de droits que les hommes, autant d'âme et d'intelligence qu'eux. Malgré ses positions morales (archaïques), elle est très moderne.

 

Malgré ses quelques défauts (la fin, une structure que je trouve un peu bancale), c'est un roman que j'adore, et dans lequel j'adore me retrouver, pour une heure ou pour une relecture complète...

 

Lu dans le cadre de la lecture commune de Whoopsy-daisy : Jane Eyre dans tous ses états.

 

Lu en anglais

LireEnVo.jpg

 

C'est un classique anglais !

EnglishClassics.jpg

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog bleu
  • : Le blog d'une curieuse, avide d'histoires, de récits, de livres, de film et d'imaginaire.
  • Contact

En passant

Envie de vacances, de bouquinage dans un jardin anglais, de farniente...

Recherche

http://www.wikio.fr

Archives

http://www.wikio.fr

Mon planning

Janvier 2013

Lecture commune approximative : Imposture, de Benjamin Markovits, avec George

 

9 Janvier 2013

Lecture commune : Silvia's lovers, de Gaskel, avec Titine

 

20 Janvier 2013

Lecture commune : Les Chouans, de Balzac, avec Maggie, Nathalie , Cléanthe et Marie

 

Février 2013

Lecture commune : La fausse maîtresse, de Balzac, avec Marie

 

4 Mars 2013

Lecture commune : Le temps des métamorphoses, de Poppy Adams, avec Tiphanie, Soukee et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : The scarlett letter, de Nathaniel Hawthorne, avec Noctenbule et Titine

 

Mars 2013

Lecture commune : Quelle époque !, de Trollope, avec Adalana, Shelbylee, Maggie et Titine

 

Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

Lecture de La débâcle, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

Lecture de Le dernier Homme de Camus, dans le cadre du défi Albert Camus

Mes défis persos

On peut me retrouver : whoopsydaisy.jpg
Et j'en fais partie :
wildpal9.png
mythesetlégendes

souver10

D'autres blogs de lectures ?

Cuné a fait le compte et c'est !

 

Et Acr0 a recencé les blogs de fantasy, c'est ici