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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 09:00

Emilesophie.jpg"Usé peu à peu sur tous ces amusemens frivoles, mon coeur perdoit insensiblement son premiér ressort et devenoit incapable de chaleur et de force ; j'errois avec inquiétude d'un plaisir à l'autre ; je recherchois tout et je m'ennuyois de tout ; je ne me plaisois qu'où je n'étois pas, et m'étourdissois pour m'amuser." (je guarde l'orthographe fantaisiste de mon livre, assez pénible je l'avoue).

 

L'Émile racontait l'éducation d'un jeune garçon en suivant des principes rousseauistes : il faut chercher à développer la nature de l'enfant, foncièrement bonne et juste ; les dépravations ne sont dues qu'à la corruption de la société. Cet ouvrage, bien plus philosophique que pédagogique, se terminait sur le mariage d'Émile avec une jeune femme ayant reçu la même éducation, Sophie, et la naissance de leur premier enfant.

 

Peu après, l'éducateur quittait le couple heureux.  Émile et Sophie est constitué de deux lettres que lui écrit Émile. Les principes reçus par Émile et Sophie leur permettront-ils de rester heureux dans leur vie future ?

Non.

Car ces idiots (et Émile le dit souvent) décident de partir à Paris, la ville, lieu de perditions où les pratiques sociales éloignent l'Homme de la Nature. Là bas, la passion amoureuse d'Émile se refroidit ; Sophie gagne de mauvaises fréquentations : bref, la jeune femme trompe son époux et tombe enceinte d'un bâtard.

Émile décide, après moultes tergiversations, de quitter Sophie et de lui laisser la garde des enfants qu'ils ont eu ensemble. Il part sur les routes, exerçant le métier que son maître a pris soin de lui apprendre, et menant une vie heureuse de vagabond. Là encore, les enseignements de sa jeunesse lui sont bien utiles (comme il le répète à peu près trois fois par page) lui permettant d'exercer tous les métiers, de ne jamais se fâcher, d'être aimé de tous.

Arrivé à Marseille, il décide de prendre un bateau pour aller jusqu'à Naples. Las ! le bateau est attaqué par des pirates ! Tous les passagers sont faits prisonniers et vendus à Alger (histoire de rajouter un petit peu d'exotisme ...). Là encore, Émile puise dans sa morale et y trouve du réconfort. Car "Soumis par ma naissance aux passions humaines, que leur joug me soit imposé par un autre ou par moi, ne faut-il pas toujours le porter, et qui sait de quelle part il me sera plus supportable ?".

Là encore, son bon naturel, sa justice et son bon sens le font aimer des gens, et il finit par être libéré.

Heureusement, le roman épistolaire est inachevé, et ça s'arrête là. Ouf !

 

Bon, faut être honnête, malgré tout le bien que je pense (ou j'ai pensé) de Rousseau, c'est mauvais. Oui, franchement. Je ne m'attendais pas à lire un bon roman, mais là, ça dépasse un peu les bornes de niaiserie et de lourdeur stylistique et philosophique. Rousseau a décidé de nous montrer l'excellence, non de sa méthode d'éducation, mais de sa philosophie : l'Homme est bon par nature, et corrompu par la société. Il place donc ses deux cobayes dans la société, et bam ! ils sont corrompus ! En revanche, quand il les en sort et qu'il les place en province (ça devait être plus ou moins l'équivalent de la jungle sauvage pour Rousseau), son excellente éducation permet à Emile de s'en sortir.

Ouf. On avait eu peur pour ce détestable personnage...

Plus démonstratif, on ne trouve pas ; plus ennuyeux non plus : j'aime généralement suivre les tergiversations des héros (Ahhhhh, les pages où Hugo décrit les atermoiements de Jean Valjean dans Les Misérables ...), mais là, les 3-4 pages où cet imbécile d'Émile se demande si il va quitter ou non sa Sophie (il finit par le quitter pour "être digne d'elle" - no comment ...) m'ont semblées très très très longues. Et ça manque singulièrement d'humour, de légéreté, de second degré !

Un vrai prêche !

 

Dans ma PAL depuis plus de 10 ans !PAL.jpg

 

C'est un roman épistolaire

challenge épistolaire

 

Et c'est de la littérature XVIIIème !

défiXVIII

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 09:00

amoitoujours.jpg"Les roses que je recevais pour la Saint-Valentin avaient causé cette triste fin à une petite chose qui, juste quelques instants plus tôt, regagnais son terrier sous la neige."

 

Un nouveau très bon roman de Laura Kasische. Je l'ai toutefois trouvé un peu moins bon que Rêves de garçons, moins coup de poing, moins surprenant. Mais pour Rêves de garçons, je découvrais cette auteur ; je commence à mieux la connaître, et je m'attends peut-être plus à ses retournements de situation.

 

Le roman commence le 14 Février, date de la Saint-Valentin. La narratrice, Sherry Seymour, fait le compte de toutes les cartes qu'elle a reçues : de son mari, bien sûr, de son fils, de ses beaux-parents, de sa meilleure amie (et où je découvre la pratique américaine d'envoyer des cartes de Saint-Valentin à tous les gens qu'on aime, et pas seulement à son amoureux). Et une carte anonyme, déposée dans son casier à la fac : "Sois à moi pour toujours"

Intriguée par cette carte, elle en parle autour d'elle. Se remue les méninges pour savoir de qui elle vient, qui est son amoureux anonyme dans son entourage. Se laisse troubler. Y pense de plus en plus. Et autour d'elle, comme une obsession, de petits animaux meurent et pourrissent, tandis que revient le printemps.

 

C'est très bien. Très bien écrit. On sent tout à fait la tension monter, monter, monter, jusqu'au dénouement final. Prévisible (trop ?). Le lien avec ce qu'il l'entoure, les lapins, le chevreuil, le retour du jour, est splendidement amené. Et encore une fois, les femmes sont les garces, les hommes sont les victimes.

Un très beau roman, mais qui m'a moins touchée que Rêves de garçons.

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 09:00

americanexpress.jpg"Mrs Pence et ses chaussures blanches étaient parties."

C'est un fait, la nouvelle n'est pas le genre littéraire que je préfère, et surtout la nouvelle très courte de quelques pages. Il me faut du temps pour entrer dans une histoire, pour m'attacher aux personnages, comprendre leurs émotions. Je n'aime pas quand on m'interrompt brutalement pour passer à autre chose quelques pages après que cette rencontre ait eu lieu ; j'aime encore moins que l'on m'interrompe avant même que cette rencontre se soit produite.

Ce fut souvent le cas dans ce recueil, trop souvent. D'autant plus que le style de l'auteur est fait de petites touches qui nous font petit à petit entrer dans son univers. L'adaptation est donc d'autant plus longue. Je suis donc restée fermée à la plupart de ces histoires de couples, de trio, s'aimant, se déchirant, ou se contentant de se cotoyer. J'ai parfois été saisie par le soleil méditerrannéen, barcelonais ou romain, mais ce fut rare, et je le regrette. Je pense que sur des récits plus longs j'aurais pu me laisser prendre par le charme en demi-teinte de l'auteur.

 

"Il y a un genre d'écrivain de deuxième catégorie que l'on rencontre le plus souvent dans une bibliothèque, en train de signer leur roman. Leur index est couleur de thé, leur sourire montre des dents malsaines. Toutefois, ils s'y connaissent en littérature. Elle est la moelle de leurs tristes os. Ils savent ce qui a été écrit, où leurs auteurs sont morts. Leurs opinions sont froides, mais justes. Au moins, elles sont pures."

 

Cependant, parmi ces nouvelles, j'en ai aimées quelques unes. Celles qui racontaient le plus une "histoire", en fait. Un couple qui se délite à Barcelone dans Am Strande von Tanger, où le passage entre les différentes voix est merveilleusement bien négocié ; une nurse un peu particulière dans Autres rivages ; une femme qui chute de cheval dans Vingt Minutes.


C'est de la littérature américaine !

yeswecan.png

 

Ce recueil m'a été offert par ma soeur, pour mon anniversaire. Nous avons d'habitude les mêmes goûts, mais pas cette fois. Merci !

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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 08:47

LolitaTeheran.jpg"Cette nouvelle sensation d'irréalité m'entraîna à inventer de nouveaux jeux que j'appelais jeux de survie. Le souci constant que le port du voile faisait peser sur moi m'avait poussée à acheter une longue robe noire très large à manches kimono, elle aussi très longues et larges. Je pris l'habitude de rentrer mes mains à l'intérieur de ces manches et de faire comme si je n'en avais pas. Au bout du compte, j'imaginais que sous la longue robe, mon corps disparaissait petit à petit, que bras, poitrine, ventre et jambes fondaient, s'enfonçaient dans le sol et qu'il ne restait plus qu'un morceau de tissu qui prenait la forme de mon corps et allait d'un endroit à un autre, guidé par une force invisible."

 

J'ai failli passer à côté de ce livre ! Je l'avais vu plusieurs fois sur les étagères des librairies, l'avais même parfois feuilleté, et reposé. Je ne comptais vraiment pas le lire. Et puis, Popila a lancé l'idée d'une lecture commune de ce roman - et de ceux dont il parle. C'est comme ça que je l'ai ouvert.

Je ne le regrette vraiment pas !

 

Lire Lolita à Téhéran raconte l'histoire de l'auteur, Azar Nafisi, professeur de lettres américaines en Iran, alors que la révolution islamiste démarre, puis que s'installe la république islamiste, et son cortège de privations de libertés, pour les hommes - mais surtout pour les femmes.

Comment dans ce cas continuer à enseigner Lolita, Gatsby, Daisy Miller et Orgueil et Préjugés ? Quels sens ont ses romans face à la réalité ? Quelle vérité apportent-ils ? Ne sont-ils pas trop étrangers ?

C'est à toutes ces questions - et au rôle de la littérature en général, que répond Azar Nafisi, avec à la fois beaucoup d'intelligence et d'humanité.

 

"Ce qu'elle avait éprouvé en marchant librement dans les rues de Damas, habillée d'un tee-shirt et d'un jean, main dans la main avec Hamid, avait été pour elle comme une révélation. Elle décrivait la sensation du vent et du soleil dans ses cheveux et sur sa peau, toujours aussi incroyable."

 

C'est d'abord et avant tout un témoignage dramatique sur ce qu'est une révolution, avec son sang et ses extrémistes. On voit petit à petit la vie normale disparaître, dans des actes anodins, des livres qui ne sont plus dans les librairies, des règles de plus en plus strictes, ... avant de s'apercevoir que le chemin pris ne connait pas de retour, et n'a qu'une seule issue : la dictature et la guerre. La plume d'Azar Nafisi excelle dans la description de la république islamiste en s'attachant aux petits détails. Les petites vexations quotidiennes, les remarques déplacées, le scotch collé aux vitres pour éviter les bris de verre en cas de bombe. Mais se glissent également au milieu des témoignages glaçant : les fous de Dieu empêchant de porter secours aux victimes prisonnières d'un immeuble effondré sous une bombe, ou le traitement des jeunes filles emprisonnées et condamnées à mort (" 'Vous savez, ils mariaient les jeunes filles vierges aux gardiens qui allaient ensuite les exécuter. Ils croyaient que, si elles étaient tuées alors qu'elles étaient encore vierges, elles iraient droit au paradis.' ").

Effrayant réquisitoire !

 

"Mais James ! Il est tellement différent de tous les autres écrivains que j'ai lus. Je crois que je suis amoureuse."

 

Mais plus que cela encore, Lire Lolita à Téhéran est une déclaration d'amour à la littérature. Elle apparait comme le remède à la bêtise des extrémistes, comme l'antidote ultime qui ouvre l'esprit, apprend à penser autrement, et à penser la pluralité des avis. Elle conforte aussi l'auteur, qui s'échappe loin de sa prison de tissu grâce à Fitzgerald et James, oublie les bombes dans Daisy Miller, mais tâche irrémédiablement Gatsby du sang des prisons iraniennes.

La littérature comme espace de liberté ; la littérature comme outil de lutte contre la tyrannie, je ne peux qu'approuver !

 

Merci Popila, d'avoir organisé ce challenge et de m'avoir fait découvrir ce bijou !

lolitatéhéran

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 10:00

pippalee.jpg" 'You know', she said ' where the children enter the forest and everything shifts, all the landmarks magically change, and they get lost, and then, there's usually a witch of some kind.' "
Pippa Lee doit l'admettre : son mari est vieux. Tellement âgé qu'ils ont fini par déménager pour aller s'installer à Marigold Village, une ville pour troisième âge, où tout est à portée de main, ou plutôt de voiture : de la piscine au psychothérapeute, du club de lecture au club de poterie.
Sauf que Pippa a 50 ans seulement, et que voir son mari devenir un vieillard, et elle même s'enfermer dans une vie qui n'est pas de son âge, l'angoisse. Sauf que des choses étranges se produisent quand elle dort, qu'elle finit par se réveiller au volant de sa voiture au beau milieu de la nuit, et que les souvenirs de la vie qu'elle a vécu, ou plutôt des vies, qu'elle a vécu avant de rencontrer Herb Lee lui reviennent.
J'ai lu ce roman il y a longtemps, mes souvenirs précis s'affadissent donc. Je me souviens avoir beaucoup aimé ce roman, mais moins que je ne l'aurais cru en lisant les multiples critiques. Je m'attendais à un chef d'oeuvre, je n'ai eu "qu' " un très bon roman. L'héroïne, Pippa Lee est un personnage très touchant, qu'elle ait 50 ans, 10 ans ou 20 ans. On la suit avec plaisir, et souvent beaucoup de peine quand on la voit s'égarer dans des voies sans issues. Comme une petite soeur qui s'obstinerait à souffrir.


Mais quelque chose, sur laquelle je n'arriverai pas à mettre le doigt, m'a manquée pour en faire un coup de coeur.

 

LireEnVo.jpg

Lu en VO !

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28 juillet 2010 3 28 /07 /juillet /2010 00:00

Dominique.gif"Il y avait plus de dix-huit mois que je vivais près d'elle, et pour la première fois, je venais de la regarder, comme on regarde quand on veut voir."


Dominique raconte l'histoire de Dominique de Bray, gentleman farmer d'une campagne française dont le narrateur fait la rencontre à l'occasion d'un séjour de chasse chez un ami. Cet homme de quarante ans semble bien paisible, dans son charmant manoir, accompagné d'une épouse discrète et de beaux enfants. Cependant, à l'occasion d'un séjour chez M. de Bray, le narrateur va prendre conscience qu'avant de se retirer dans cette campagne, Dominique a vécu une vie bien plus mouvementée, à Paris.
En effet, durant sa jeunesse, studieuse et rêveuse, Dominique a fait la rencontre d'une charmante jeune fille, dont il est tombé éperdument amoureux. Las, à l'occasion d'un séjour aux eaux, la jeune fille se fiance à un autre, et voilà Dominique amoureux, sans jamais le lui avoir avoué, d'une femme mariée.


On tombe là (et pourtant avec quelques années de retard, si j'en crois la courte bibliographie - ah oui ... en 1863, il a du retard, le père Fromentin !) en plein drame romantique. Tous les poncifs y sont, le jeune homme timide, ses deux amis, le débauché et le bourreau de travail et d'étude, la jeune fille pure et honnête, l'amour malheureux, et surtout, surtout, les descriptions sans fin de la Nature, dont l'observation et l'admiration est le seul remède à une passion sans borne.


Tous les poncifs que j'aime en fait !
Dominique n'est pas le meilleur exemple de ce genre de littérature, mais à  sa décharge, l'auteur était peintre avant d'être romancier. Les personnages sont taillés à la serpe, les oppositions sont manichéennes, les rebondissements prévisibles. Mais comme un fauteuil confortable, c'est un style de roman dans lequel j'aime me plonger régulièrement. A réserver donc aux amoureux de l'Adolphe de Benjamin Constant et des autres romans du genre.

Dans ma PAL depuis, pfiouuuuuuu

PAL.jpg

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 11:59

Pursuitlove.jpg
" 'I suppose it might have been worse,' Uncle Matthew said doubtefully, 'at least the fella's not a Roman Catholic.' "

 

 

Ce livre donne l'immense plaisir de retrouver Fanny et son univers à la fois totalement anglais et déjanté au dernier degré. Elle nous raconte encore une fois son enfance, mais en centrant cette fois le récit sur la famille de sa tante et de ses nombreux enfants. La vie à Alconleigh est bien étrange. Son oncle Matthew, une espèce d'ogre à la grosse voix, est fan de chasse et s'amuse à des child hunt : deux des gamins partent en courant, dans les bois, et leur père les poursuit avec ses chiens. Il se vante que ses filles n'iront jamais à l'école et les prépare à une éducation toute austenienne (en 1930 ...) : "It never seemed to dawn upon the Alconleighs that respect is not an attitude of mind indulged in by modern young men, who look for qualities in their wives than respectability." Lors de son enfance, Fanny a noué une amitié toute particulière avec sa cousine de son âge Linda, une petite jeune fille sensible et romantique.
Avec ce genre d'idées et d'éducation, une vie mouvementée l'attend, qui est l'objet de ce récit plein d'esprit.

Comme toujours, c'est pétillant, gai et drôle. La famille décrite ici est encore plus dysfonctionnelle que celle de "Love in a Cold Climate". Les conversations des petites anglaises de 14 ans sont une merveille (le fantasme de voir le Prince de Galles débarquer à leur ball de débutantes et épouser Linda est encore plus merveilleux quand on pense que le Prince en question doit, et bien, être le père d'Elisabeth II ... Et que j'ai du mal à en voir un objet de fantasme ...).
De plus, ce récit est complètement ancré dans la réalité politique du moment : conservateurs britanniques désireux d'aider l'Allemagne nazie, Guerre d'Espagne, militants communistes. Cette adorable petite écervelée de Linda se retrouve mêlée bien malgré elle aux débats brûlants de l'Histoire, et y mène une vie uniquement sentimentale. C'est délicieux !

Enfin, dernier point : ce  livre contient une déclaration d'amour à Paris, et ça ne peut que séduire l'amoureuse de Paris que je suis. "Paris in the early morning has a cheerful, bustling aspect, a promise of delicious things to come, a positive smell of coffee and croisants, quite peculiar to itself."
Ça donne envie de se lever plus tôt !

Bref, un merveilleux livre à lire et relire...

 

Lu en anglais !

LireEnVo.jpg
L'instant CLAP : lu dans le RER principalement, et un peu dans le bus.

CLAP

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 13:26

femmesarthur.jpg"Seigneur, dit-il à Arthur, je vis une main et un bras vêtu de satin sortir du lac et prendre l'épée que j'y jetais. Par trois fois, elle la brandit et disparut enfin dans les eaux."


Cet excellent ouvrage, publié aux éditions Errance (une excellente maison d'édition pour tout ce qui concerne l'archéologie et l'histoire) revient sur la place des femmes dans les légendes arthuriennes. Après un bref rappel des principaux épisodes de ce récit complexe, il donne les principales sources sur lesquelles il s'appuie, depuis les écrits de Saint-Gildas de Rhuys au VIème siècle, jusqu'à la Matière de Bretagne de Chrétien de Troyes en passant par les Quatre Branche du Mabinogi, un récit mythologique gallois. Bref, tout ce qui a été écrit au Moyen-Âge sur Arthur, tant le réel que le légendaire.
Après cette introduction, l'auteur entre dans le vif du sujet : les femmes, les reines, les princesses, comme les fées et les sorcières. En décortiquant les textes, Marcel Brasseur retrace de manière limpide les relations familiales, les liens entre les personnages, ainsi que les origines mythologiques de ceux-là (en particulier pour Guenièvre). J'ai ainsi pu apprendre qu'Arthur avait une soeur, Anna, en plus de ses demi-soeurs Morgane, Morgawse et Helaine, qui fût épouse de Loth et mère de Gauvain. J'ai découvert avec grande stupeur qu'il avait eu deux femmes : Guenièvre n'est que la seconde, et elle a été précédée par une Léonora restée très discrète (et sans doute plus fidèle). Que Viviane ne doit pas être confondue avec la Dame du Lac, ni cette dernière avec la Demoiselle du Lac. Qu'il ne faut pas confondre Morgane la fée avec Morgawse, mère de Mordred.
Bref, que les adaptations sur lesquelles je fonde ma connaissance de cette légende sont erronées. Drame !


En plus de toutes ces découvertes,
Marcel Brasseur retrace la manière dont les femmes sont présentées dans les légendes arthuriennes au cours du temps, et survole ainsi la place des femmes dans la littérature médiévale, jusqu'à l'apparition de l'amour courtois

De plus, c'est un ouvrage très agréable à lire, qui cite d'abondants extraits des légendes.

Passionant !

 

Lu dans le cadre du défi Mythes et Légendes

mythesetlégendes

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 10:24

hoteliris.jpg"Je me suis dit que je n'avais jamais entendu un ordre résonner d'une manière aussi belle. Il en émanait sang-froid, majesté et conviction. Même le mot 'putain' avait un accent aimable. 'Tais-toi, putain.' "
Mari travaille dans l'hôtel miteux de sa mère, à la réception. Une nuit, un cri de femme jaillit d'une chambre : une prostituée échevelée en sort, accusant son client, un homme d'âge mûr et d'aspect respectable, des pires vilenies. Mari est aussitôt fascinée par cet homme et par ce qu'il cache. Et quand elle le croise de nouveau quelques jours plus tard, elle ne peut s'empêcher d'aller vers lui. De rendez-vous en rendez-vous, elle va finir par devenir son amante d'un genre un peu spécial, et s'éveiller à la sexualité.

Je ne saurais trop quoi dire de ce roman. J'ai apprécié sa lecture, et, après avoir lu un certain nombre de critiques le déclarant pervers, je ne l'ai pas trouvé SI choquant. Il est certes osé, mais n'est jamais vulgaire. La description de la relation amoureuse qui se noue entre cette (très) jeune fille et cet homme vieillissant est même assez touchante.
En revanche, je n'ai pas retrouvé l'immense beauté qui m'avait saisie en lisant Parfum de glace, ni la poésie. Le style est relativement plat. On ne trouve nulle trace du merveilleux et de l'enchantement du verbe qui m'avait tant plu dans l'autre roman d'Ogawa que j'ai lu.
Dommage ...

 

CLAP

Lu majoritairement dans mon canapé !

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 10:47

sexcity.jpg"There's still plenty of sex in Manhanttan, but the kind of sex that results in friendship and business deals, not romance."
Bon, je connaissais la série (excellente). J'avais vu le premier film (gentillet), mais j'ai boycotté le second (vu les critiques calamiteuses). Mais j'avais pas lu la série d'articles dont la série a été adaptée. C'est chose faite...
Pfiou ... On est loin de la série... On retrouve Carrie, Charlotte, Sam et Miranda, Mr Big, bien sûr, mais légèrement différents. Mr Big fume en permanence un cigare, par exemple, ce qui me le rend beaucoup moins sexy. Charlotte est anglaise, ce qui lui va finalement bien mieux. Les personnages de la série sont, tous comptes faits, beaucoup plus caricaturaux que ceux qu'on croise dans le livre. La plupart des situations sont très différentes même si certains des épisodes (comme par exemple celui où Carrie et Miranda vont rendre visite à une de leurs amies, maintenant mariée, mère et provinciale) ont été repris tel quel.
Mais qu'est ce que c'est trash ! On boit, beaucoup, on se drogue, très souvent, on baise, parfois. Souvent pour le fric, d'ailleurs. Ou pour la renommée. Carrie et ses copines apparaissent presque plus comme des poules de luxe chassant l'homme d'affaire fortuné, capable de leur payer bagues et beaux vêtements, que comme des jeunes femmes indépendantes et célibattantes.
A aucun moment, il n'est fait mention de bonheur, ni même de plaisir. Aucun sentiment vrai n'agite les protagonistes, à part la crainte du ridicule. Même l'amitié sonne faux. Et l'amour n'apparait qu'en creux, par son absence et par l'égoïsme de chacun.
Pfiouuuuuu...

Lu en anglais !

LireEnVo.jpg

 

 

Et j'allais oublier l'instant CLAP : lu dans le RER chauffé comme une boite de conserve, et finitdans un TER climatisé.

CLAP


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Lecture commune approximative : Imposture, de Benjamin Markovits, avec George

 

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20 Janvier 2013

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Février 2013

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4 Mars 2013

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Mars 2013

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Mars 2013

Lecture commune : Quelle époque !, de Trollope, avec Adalana, Shelbylee, Maggie et Titine

 

Avril 2013

Lecture commune : Les vagues, de Virginia Woolf, avec Cléanthe , Anis et Titine


21 Juin 2013

Lecture Commune : Petite soeur, mon amour, avec Valérie

 

 Juin 2013

Lecture de L'Argent, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Juillet 2013

Lecture de La débâcle, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

 Août 2013

Lecture de Le Docteur Pascal, d'Emile Zola dans le cadre du défi On a une relation comme ça, Emile Zola et moi

 

7 Novembre 2013

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