" 'I know myself,' he cried, 'but that is all.' "
This Side of Paradize est le premier roman de Fitzgerald, et certainement son plus autobiographique. C'est un roman d'apprentissage, où on suit un jeune garçon, Amory Blaine, de son enfance à l'âge adulte.
Amory est un garçon brillant, chouchouté par sa mère, une excentrique qui m'a souvent fait penser à Tante Mame. Son entrée à Princeton va lui permettre de découvrir l'amitié, de s'ouvrir aux autres, dans une ambiance de club très aristocratique et snob. A travers les personnages d'Isabelle et Rosalind, il va apprendre ce qu'est l'amour, et ses déceptions. Puis, dernière étape, avec l'irruption de la politique dans sa vie intellectuelle.
"From the first he loved Princeton - its lazy beauty, its half-grasped significance, the wild moonlight revel of the rushes, the handsome, prosperous big-game crowds, and under it all the air of struggle that pervaded his class."
C'est aussi la fin d'une époque, l'avénement d'une nouvelle génération. C'est ce qui me fascine dans les romans des années 10 et 20. Comme un pendant américain de Brideshead revisited, on voit disparaître avec une forme de nostalgie le XIXème siècle, ses aristocrates snobs, ses traditions anciennes, au profit d'une époque a priori plus égalitaire. Comme dans Brideshead revisited, il y a le charme des campus universitaires anglo-saxons, des amitiés de dortoirs, de la fin d'adolescence.
" 'It's not all rubbish,' cried Amory passionately. 'This is the first time in my life I've argued Socialism. It's the only panacea I know. I'm restless. My whole generation is restless. I'm sick of a system where the richest man gets the most beautifull girl if he wants her, where the artist without an income has to sell his talent to a button manufacturer. Even if I had no talents, I'd not be content to work ten years, condemned either to celibacy or a furtive indulgence, to give some man's son an automobile."
Comme dans The Great Gatsby, il y a une immense nostalgie, une forme de tristesse qui imprègne les pages. This side of paradise n'est sans doute pas le plus gai, ni le plus heureux, mais il y plane un spleen de toute beauté.
" 'Summer is only the unfulfilled promise of spring, a charlatan in place of the warm balmy nights I dream of in April.' "
Car finallement, c'est ça qui me fait accrocher à Fitzgerald. Le roman possède des défauts (une intrigue un peu décousue, en particulier), mais, mon dieu !, son style, son écriture, la poésie de ses paragraphes m'a séduite. J'ai manqué de vous citer tout le livre, tellement il était difficile de faire un choix.
"So he found 'Dorian Gray' and the 'Mystic and Somber Dolores' and the 'Belle Dame sans Merci' ; for a month was keen on naught else. The wolrd became pale and interesting, and he tried hard to look at Princeton through the satiated eays of Oscar Wilde and Swinburne - or 'Fingal O'Flaherty' and 'Algernon Charles' as he called them in précieuse jest. He read enormously every night - Shaw, Chesterton, Barrie, Pinero, Yeats, Synge, Ernest Dowson, Arthur Symons, Keats, Sudermann, Robert Hugh Benson, the Savoy Opera - just a heterogeneous mixture, for he suddenly discovered that he had read nothing for years."
Lu dans le cadre du challenge Fitzgerald et les enfants du jazz
Lu dans le cadre du challenge New-York
Lu en anglais.